Carnet de route

SPELEO Grottes BARTASSES et OURS

Le 05/03/2022 par Pierre LAMOTHE

Thierry et Patrice avaient mis au planning du CAF82 un week-end spéléologie et escalade en ces 5 et 6 mars 2022. Le samedi 5 était dédié à la partie souterraine avec pour objectif deux grottes : la 1ère, nommée grotte des Bartasses, et la 2nde, grotte de l’Ours, toutes deux situées dans le secteur de Bruniquel. Le dimanche 6, lui, s’orientait sur une activité escalade au site d’Amiel.

N’étant présent que le samedi, voici le récit de cette formidable journée « SPÉLÉOLOGIE ».

Nous commencerons par le traditionnel rendez-vous au pont de la Vère. Un peu avant 9h30, tous rassemblés sous le hayon de ma voiture, nous partagerons le café de bienvenue à l’abri d’une petite bruine fraiche. Peut-être les prémices d’une journée humide, allez savoir ! Le groupe se compose de Caroline (CAF Tlse), Chantal, Julie, Mireille et moi-même coté encadrés, puis Patrice et Thierry pour les animateurs.

9h30, nous roulons vers le parking point de départ de la grotte matinale, grotte des Bartasses. Les consignes sont simples, peu de matériel, avec juste le casque et la frontale, puisqu’il s’agit là d’une grotte dite sèche. Nous ne sommes pas loin du secteur de la grotte de Mayrière (souvent visitée par le CAF) et le site est déclaré très ressemblant sur le plan des conditions d’évolution.

Le groupe chemine ¼ d’heure sur un petit chemin forestier et se trouve maintenant devant l’orifice de cette nouvelle aventure. Depuis 9h30, Thierry, seul connaisseur des lieux, enchaîne les anecdotes vécues avec les multiples groupes qu’il a pu accompagner. Il poursuit par un peu d’histoire des lieux avec les occupants successifs : les bergers, les maquisards, les militaires en exercice, les groupes d’enfants, les personnes peu soigneuses qui marquent l’itinéraire à la bombe de peinture, la personne claustrophobe qui demande à faire cette grotte (??), l’anglais coincé (up-down ?), etc. Puis commencent les termes comme « la boîte aux lettres » par exemple, le nombre d’étages de cette cavité (3 pour être précis), sa capacité à vider ses poumons pour pouvoir accéder à certains passages… Bref, nous entrons avec une réelle et franche envie d’aller tester nos compétences et nos aptitudes à se métamorphoser en lombric !

Le côté sec s’avère juste puisque nous cheminons dans une veine totalement sèche avec de la glaise en poudre sur les parois : totale ressemblance avec Mayrière. Premier arrêt à la Baleine, gros bloc caractéristique détaché du plafond. Nous poursuivons par des passages plus ou moins étroits, plutôt en partie haute de la voie. Quelques concrétions apparaissent sous la surveillance des chiroptères des lieux. La voûte surplombe quelques 5 à 10 mètres au-dessus de nous. Nous allons ainsi, d’un pas relativement rapide, jusqu’au fond de ce 1er étage qui se termine par un cul de sac. Pour le moment, rien de trop exigeant ni de trop stressant mais... soudainement, Thierry nous parle d’un rond point ! Quèsaco ? Là, à la lueur de sa frontale, il nous montre un trou au sol par lequel il serait possible de rentrer entièrement pour aller faire le tour d’une cavité qu’il a nommée le rond point : on aurait pu entendre une mouche voler, si par hasard ou folie, cet insecte avait osé venir dans ces lieux ! Eh bien puisqu’on est là, on va aller voir ! Chantal se propose pour nous montrer la voie, et réussi aisément l’exercice du demi-tour dans un pneu de voiture. J’en fais autant en constatant qu’avec un bon accompagnement, on peut faire des choses étonnantes !

Ne fallait-il pas flairer le fameux passage de la boîte aux lettres dans cet exercice ? Coïncidence ou pas, nous abordons le sujet du passage au 2ème étage, sans ascenseur, par une faille. Thierry nous prodigue les conseils : rester droit, jambes tendues serrées, tête sur le côté (oui il n’y a pas assez de place pour le casque), voir la flèche, croire en soi, ne pas paniquer, le droit à la perte d’un certain nombre... Puis il disparaît, suivi plus ou moins vite par le reste de la troupe. Seule une personne ne pourra pas aller dans ce passage trop exigeant. Pas grave puisqu’il y a une échappatoire. Faudra juste patienter pour que que notre guide remonte d’un étage pour la récupérer. Ce sera l’occasion de se poser en bas de cette difficulté le temps de reconstituer le groupe : pause toutes lumières éteintes dans un silence et une obscurité absolus.

Nous cheminons dans cette veine du 2ème étage pour aller au fond, lieu à partir duquel on peut accéder au 3ème niveau. Thierry (ayant déjà averti qu’il ne pourrait pas y aller) nous montre le passage, dont l’entrée semble plus appropriée à un chien terrier qu’à un humain. Il en profite pour nous raconter la trouvaille jadis d’une dent d’ours des cavernes. Il fouille mais, hélas aujourd’hui, elle a disparu. Puis il évoque la suite : au cas où certains auraient envie d’aller voir. Je pense que lorsqu’il a mentionné le passage « dans lequel tu ne peux passer que si tu vides tes poumons de manière excessive » a refroidi les quelques velléités si toutefois elles existaient ! On va dire que par souci de cohésion de groupe, tout le monde décide de rester au 2ème niveau et de voir comment remonter au 1er, en évitant la boîte aux lettres. Personnellement je n’ai jamais vu une enveloppe ressortir de son réceptacle jaune !!!

C’est donc soit par un passage type réduit soit par un passage plus ample mais plus haut dans la voie que nous reviendrons au 1er niveau, dans une cavité que tout le monde ne reconnaîtra pas immédiatement. En effet, lorsque Thierry demande où se trouve la sortie, les avis divergent fortement !

Heureusement, le sens retenu est le bon et peu de temps après nous nous retrouvons à l’air libre. Il est 12h30.

Merci THIERRY pour cette première étape de la journée.

Nous retournons aux véhicules, puis sans tarder nous nous retrouvons chez nos hôtes (Cécile et Thierry) pour y prendre le casse-croute et le café bien au sec et au chaud. Ce sera l’occasion de préciser les choses pour l’après-midi et donc de comprendre que cette fois-ci ce sera humide, voire mouillé !

En effet la grotte de l’Ours (nom du club qui l’a trouvée), autrement nommée grotte des Carmausins (de la ville de Carmaux) ou grotte des tarnais, sera la 2ème étape. Le groupe, amputé de Julie, prend la route vers les dessus de Penne vers 14h. Toujours le même équipement nécessaire : frontale et casque. Thierry s’est équipé de chaussures étanches ! Nous descendons quelques mètres pour arriver devant l’entrée par laquelle Patrice nous dit entendre comme un écoulement !!! Thierry nous a promis de l’eau, bah va y en avoir à priori. Pour ma part l’idée de me retrouver sous la terre avec un torrent ne me fait pas bondir de plaisir. Mais on est là, c’est le moment de voir quelles seront les sensations. On entend par ici par là quelques interrogations quant à la poursuite de l’aventure, sur la qualité de notre équipement vestimentaire…

Thierry s’engouffre le premier dans un boyau déjà réduit, au contact froid et humide. Il nous attend pour nous faire pénétrer dans la première salle (ornée d’un plafond ‘doré’) au fond de laquelle on voit le torrent qui débite de manière soutenue et audible : très, très joli au demeurant.

Puis il indique un passage étroit et relativement sec sur la gauche ou une autre option : remonter le torrent sur quelques mètres par une cavité de 50 cm de hauteur environ. La première proposition ne remporte pas de suffrage au regard de l’étroitesse du passage. La seconde interroge mais on se résout à emprunter le cheminement mouillé. C’est donc à quatre pattes que l’on remonte sur le cours d’eau « fraiche » notamment aux pieds.

Là, nous entrons dans des cavités plus ou moins hautes, sinueuses, décorées de stalactites, de stalagmites, de fistuleuses, de l’épée du roi Arthur. C’est un régal pour les yeux.

Thierry nous raconte que dans cette grotte ont été trouvés des ossements de bisons, de chevaux, de cerfs, de castors. Il évoque aussi la stupidité de certains qui ont détruit des fistuleuses de 60 cm de haut !

Puis nous arrivons à un rétrécissement et, là encore, il va falloir se contorsionner pour passer dans des failles réduites entre le torrent et le plafond 30 à 40 cm plus haut. Inutile de préciser que les habits sont de plus en plus mouillés. La suite est une remontée plus sèche mais alors encore plus étroite puisque je pense ne pas exagérer à dire que moins de 25 cm sépare le sol du plafond. Nous nous agrippons à tout ce que l’on peut et, au final, nous arrivons à passer pour arriver à un affluent venant de la droite. Une jolie cascade d’eau sur une concrétion noire apparait plus loin. Nous continuons sur la gauche pour cheminer jusqu’au terminus puisque nous sommes face à un siphon non débouchant aux dires de Thierry. Nous n’allons pas vérifier cette théorie !

Le temps de se poser et de faire quelques clichés, nous reprenons le chemin du retour avec les nombreux passages délicats à faire à l’envers.

Puis, juste avant la dernière salle, Thierry propose le passage étroit mais sec du départ. Fort des expériences de la journée, je prends ce chemin, rapidement suivi de Mireille qui, à ce moment, est mouillée de la tête aux pieds comme nous tous d’ailleurs.

La sortie se fait forcément par le tunnel de l’entrée. Mais, dans ce sens, où il faut combiner la gravité terrestre et la fatigue de la journée, il faut mettre encore bien des forces pour s’extirper de ces lieux.

Nous retournons rapidement aux voitures pour nous changer intégralement. Ce n’est pas pour rien qu’il était mentionné « prendre des affaires de rechange » dans le texte de la sortie.

MERCI infiniment à Thierry qui nous a fait passer une journée exceptionnelle dans ces deux lieux avec un groupe fort sympathique. Gageons qu’il aura, lui aussi, pris du plaisir…







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