Carnet de route

Pic du Grand Quayrat 3060m
Le 23/06/2019 par Pierre L
C’est à 5 (Patrice, Paul, Francky, Laurent et moi) que nous partons ce matin du 16 juin 2019 à 04h50, avec la ferme intention de vaincre l’épreuve du jour : le pic du Grand Quayrat, en lieu et place de la sortie programmée dans le massif du Vignemale.
Arrivés la veille, ou l’avant-veille pour Patrice, nous passons la nuit aux granges d’Astau, dans un confort plus qu’agréable puisque logés dans 3 véhicules. 04h30 est décidé pour l’heure du lancement de la course. Quelques ratés (que je tairais) nous conduisent à partir 20 minutes plus tard, avec un ciel étoilé qui nous promet une très belle journée. Frontales allumées, nous voici donc sur le long chemin du lac d’Oô, que nous passerons sans même nous y arrêter, pour continuer vers le col d’Espingo. Col que nous atteindrons vers 6h45. Cette montée longue et sans difficulté se passe dans un silence quasi absolu. Mais pourquoi donc ce silence ? Soudain une explication est proposée par P., idée tout de suite validée sans hésitation de la part des 4 autres. Hélas, je ne me souviens plus.
Nous faisons une petite pause, et une analyse de la suite de l’itinéraire qui va s’orienter sur le flanc gauche de la montagne avec face à nous une belle ligne de crête et le point d’arrivée quelques 1100m plus haut. Quelques isards, habitués aux hommes dans ce coin, nous passent devant pour grimper à une allure qui nous laisse sans voix !
Cela commence par l’ascension d’une sente herbeuse, puis d’un pierrier où les cairns ne sont pas forcément très visibles. Petite hésitation vite oubliée, la progression se fait jusqu’à devoir se poser pour s’équiper des crampons, désormais nécessaires sur une neige compacte et dure. La mémoire de Patrice et une trace enregistrée par Paul nous permettent d’arriver à un couloir pas évident à trouver, dans lequel il faut poser les mains. Pose et dépose des crampons à plusieurs reprises selon le terrain, nous arrivons au col de Quayrat avec une vue qui s’étend vers des sommets plus ou moins lointains (tiens, le Vignemale, sur lequel nous devions être à cette date, nous montre son glacier !) A gauche de ce col, le petit Quayrat, et sur la droite la crête qui mène à notre objectif. Il est 9h30 environ, tout le monde gaze, excepté Laurent un peu en dedans, ptit-déj difficile à digérer. Mais cela ne durera pas trop, heureusement ! 1h30 sont nécessaires pour arriver à un point de séparation du chemin : à gauche la trace de contournement, à droite la ligne de crête. Nous prenons à droite (objectif initial et on n’a pas monté les baudards pour rien) et cheminons sur cette ligne, encordés cette fois-ci. 12h00 sonne lorsque nous sommes tous montés sur le dernier rocher qui n’est rien d’autre que le sommet de ce pic atypique, formé de blocs énormes posés en équilibre. Enfin un objectif de cette saison hivernale totalement atteint ! Le CAF82 reprend des couleurs, c’est de bon augure pour la suite.
Une vue exceptionnelle s’offre à nous sur les 3000 luchonnais, le Maupas (abandonné quelques semaines plus tôt), l’Aneto et sur les 4 lacs en contrebas : le Portillon, toujours pris par les glaces, le Saussat, que nous avons littéralement contourné, Espingo et Oô, tout là-bas, 2000m et 10km plus bas.
Pause déjeuner, et à 13h00 nous faisons chemin inverse, cette fois-ci par le contournement qui s'avère assez engagé. Passage au col de Quayrat avec les vautours qui nous éblouissent par leur vol, et redescente jusqu’au col d’Espingo par le même tracé qu’à l’aller. Il est 16h quand nous repartons vers les granges par le long sentier, emprunté en cette fin d’après-midi par beaucoup de randonneurs. Au total, il nous faudra 4h45 pour rejoindre les véhicules, et partager la bière de l’amitié.
Belle préparation pour les futurs inscrits à la semaine alpine qui s'approche à grands pas !
Merci à tous pour cette belle journée.